nous quittons la Bosnie

 

Étape de 260km

Nous quittons Visegrad sous un ciel menaçant. Je ne souhaite pas rouler sous la pluie sur une route au revêtement instable. Nous reprenons la direction du sud tellement vite qu'à un moment je me retrouve en direction de Sarajevo. Demi tour, ça fera une dizaine de km superflus.

 

Nous allons traverser des paysages extraordinaires sur une route assez sinueuse, offrant malheureusement peu de possibilités d’arrêt et encombrée de véhicules parfois trop lents. Il y aura des gorges encaissées, puis une montée vers un plateau, nous longerons des rivières puis un lac.

 

 


La ville de Trebinje est la dernière ville de ce pays. Elle est blottie dans un large fond de vallée que la route domine. Nous allons y dépenser nos derniers mark en essence et petits gâteaux.



Ce voyage me laisse un sentiment d'inachevé. J'aurais aimé en savoir plus. Il y a dans toutes les villes ces alignements de tilleuls qui embaument l'air. Ces cafés où des hommes en noirs assis sur de petites chaises ont l'air d'attendre depuis des siècles. Quelque fois ces femmes voilées et quelques fois ces jeunes insouciantes habillées à l'européenne. Cette succession d’églises et de mosquées. Ces cimetières musulmans avec leurs piliers blancs dressés au dessus de chaque tombe, auxquels succèdent les cimetières chrétiens avec leur tombes en marbre sombre. Des maisons détruites. Des cultures maraîchères aux plants parfaitement alignés. Les mendiants de Sarajevo au regard vide sur un bord de trottoir. Les roms pleurnichards de Visegrad. Des data hors de prix. Quelques voitures noires aux vitres aveuglées voisinent avec de très vieilles et indestructibles « golf » de WW. Des hommes bruns aux carrures impressionnantes qui sourient quand nous leur disons que nous sommes français. Des chiens errants au regard doux, descendants des chiens de berger, qui pourraient être superbes, effrayés par les humains. Parfois un berger avec des moutons ou des chèvres. Un plateau désolé où les rafales de vent font vaciller nos machines. Des virages traîtres où le nid de poule sournois vous attend patiemment.



 Puis dans un éclat de lumière, la mer se dévoile quelques centaines de mètres au dessous de nous. A la fraîcheur de notre ville de départ a succédé la lourde chaleur maritime. Nous passons des postes de contrôle de police. Notre passeport est une nouvelle fois tamponné. 

 

 



La bas dans la lumière nous discernons Dubrovnik. Un autre monde que celui que nous venons de quitter.

 

 

 

sur la route...



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