VENISE

 

 Je n'ai pas grand chose à dire sur le trajet de Vérone à Venise. Il y a plus d'une centaine de kilomètres sur une autoroute au trafic intense. J'ai choisi un hébergement à Mestres ville qui se trouve sur la terre ferme à petite distance de Venise. Nous sommes à deux pas de la gare et il y a des trains toutes les dix minutes en direction de la gare de Venezia Santa Lucia.

Des l’après midi nous voilà dans un train qui nous dépose rapidement à notre destination. Surprise la gare (qui est un terminus) ouvre directement sur le grand canal. Si on regarde une carte la presque île de Venise a une forme de poire orientée Est Ouest et découpée en son centre par le grand canal qui dessine un S inversé sur 3,8 km. Il y a 117 îles, 150 canaux, 400 ponts !

 

 

 Venise fut fondée en 811 par des habitants des îles du Lido qui pour fuir les francs se sont établis sur des des îles plus sures.La ville fut placée en 828 sous la protection de Saint Marc dont le corps avait été ramené d'Alexandrie. Du 9em au 13em siècle la sérénissime république va devenir une puissance militaire et commerciale entre l'orient et l'occident. En 1204 elle conquiert Constantinople.

Marco Polo (1254-1324) revient de chine et éblouit l’Europe naissante avec ses récits de voyage. J'ai souvent croisé ses routes et « le divisement du monde » a longtemps été un de mes livres de chevet . je lui doit probablement beaucoup de ma vocation de voyageur. Aussi c'est à travers son regard que je parcours cette ville extraordinaire. Sans oublier que son récit a influencé Christophe Colomb et d'autres voyageurs. L'atlas catalan et la carte de Fra Mauro ont été établis en partie sur la foi de son récit.

Au 15em siècle la ville est a l'apogée de sa puissance, mais en 1453 les turcs prennent Constantinople. C'est la fin de l'empire romain d'orient et le début d'une lutte épuisante de Venise contre les turcs qui sont défaits en 1571 lors de la bataille de Lépante. En 1797 Napoléon pénètre à Venise et abolit une constitution vielle de dix siècles. Par le traité de Campoformio Venise est cédée à l'Autriche. Venise et la Vénétie seront réunies à l'Italie en 1866.

 

En sortant de la gare nous sommes surpris du spectacle du grand canal. Des Vaporettos manœuvrent a grand coup d'inverseurs et de ronflement de diesel. Des bateaux taxis beaux comme les Riva de notre enfance se faufilent dans le clapots verdâtre, et des bateaux de charge attendent patiemment le passage. Un bateau de police traverse sans se presser ce remugle.

 

Un vaporetto nous dépose place Saint Marc. Napoléon Bonaparte la définissait comme étant « Le plus beau salon d’Europe ».

 

 

 

 

La place est située au niveau le plus bas de Venise, c’est pourquoi lorsqu’il y a "acqua alta", la Place Saint-Marc est le premier lieu à être inondé. Elle mesure 180 mètres de long et 70 mètres de large. 

Sa construction a débuté au IXe siècle et a adopté sa taille et sa forme actuelle en 1177. Mais ce n’est que 100 ans plus tard que cette place a été pavée.

 

Les édifices les plus importants de la place sont la Basilique Saint-Marc, le Palais des Doges, le Musée Correr, le Campanile (le clocher de la basilique) et la Torre dell'Orologio (Tour de l’Horloge).

 

 

Le campanile coiffe un corps de garde.Construit au 12em siècle, rebâtit au début du 16em il s'est écroulé en 1902 et ce que nous admirons aujourd'hui date de 1912. Le corps de garde qui occupe le rez de chaussé a résisté . Des sculptures se développent sur trois arcades richement ornées de marbres et de bronze.

 

 

 La Basilique de Saint Marc a été construite au 9 em siécle pour accueillir le corps de St Marc, c'était la chapelle du palais. Elle constitue , avec le palais des doges ,l’emblème de Venise et de son Histoire millénaire. Reconstruite en 1063 et 1094 sur les bases romanes et byzantines, elle s'est enrichie au fil du temps , d'un revêtement de mosaïques,ainsi que de décorations ou se mêlent différents langages , des éléments de style byzantin,gothique et renaissance.

 

Le palais des doges recelait tous les attributs du pouvoir. A coté des fastueuses salles officielles le palais abritait un réseau de corridors secrets ou se tramaient des activités cachées et où se prenaient certainement les décisions politiques les plus importantes...Rien n'a changé dans notre société me direz vous..

À l'est ce cette place nous jetons un coup d’œil sur le « pont des soupirs » Ce pont-passerelle couvert qui comporte deux couloirs parallèles reliait les anciennes prisons aux cellules d'interrogatoires du palais des Doges. Le nom pont des Soupirs suggère le soupir exprimé par les prisonniers conduits devant les juges, lors de leur dernier regard porté sur Venise. 

 

 

 

 

Au XIVe siècle, le pont du Rialto est le centre d'une bourse en plein air, où on échangeait des parts de navire, ce qui a facilité le développement d'une flotte commerciale. Il constituait jusqu'au XIXe siècle l'unique liaison entre les deux parties de la ville, reliant les sestieri de San Polo et de San Marco.

 

 

 

Après l'écroulement de 1444, on réédifia une structure en bois avec un passage entre deux rangées de boutiques et une partie centrale mobile pour permettre le passage des navires. La dernière reconstruction du pont en pierre d'Istrie s'étala de 1588 à 1591. Le pont actuel, à arche unique sur le Grand Canal de 48 mètres, offre trois passages piétonniers, un au centre entre deux rangées de boutiques et deux de chaque côté des boutiques.

 

 

 Mais le charme de Venise c'est de se perdre dans ses ruelles et ses canaux. Notre expérience d'une ballade en gondole, coincés dans un flux de touristes ne restera toutefois pas un grand moment de notre visite. Même si elle nous donné à découvrir des passages pittoresques et des éclairages étonnants sur l'eau verte et salée, et des façades étonnamment travaillées avec arcades, meneaux, et couleurs. Et pourtant la gondole est le moyen de transport de Venise, elle est austère et sobre et les gondoliers la manœuvrent en godillant savamment dans le lacis de canaux avec une certaine noblesse. 

 

Un vaporetto grinçant nous conduit jusqu'à Murano, ensemble de petites îles sur le nord est de Venise essentiellement connu pour l’activité des travailleurs du verre qui s'y est développée.

En effet en 1201, le Sénat de Venise rédigea un décret qui obligeait les verriers de Venise à installer leurs fours sur l'île de Murano. De nombreux incendies s'étaient déclarés à Venise au départ des fours de verriers et les Vénitiens s'inquiétaient des risques encourus par leurs maisons en bois. La condition insulaire permettait en outre de préserver plus facilement le secret de la fabrication du verre. Il y a actuellement une centaine d'artisans qui pratiquent cette spécialité Chacun garde jalousement ses secrets !

 

Demain nous reprenons la route pour une étape assez longue.