Sarajevo : l'attentat

 L’attentat de Sarajevo est l’assassinat perpétré le dimanche 28 juin 1914 de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, et de son épouse, Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, par le nationaliste serbe de Bosnie nommé Gavrilo Princip.

Une série d'insurrections en Bosnie-Herzégovine, Serbie et Bulgarie contre l'Empire Ottoman embrase les Balkans entre 1875 et 1878. La Russie intervient au nom du panslavisme et obtient une victoire nette sur les Turcs qui se conclut par le traité de Berlin.

(voir également : http://danube-karpates.routesetcultures.fr/2019/06/col-de-chipka.html)

La Serbie obtient son indépendance et adopte une politique pro-autrichienne. Mais en 1903, un coup d'État porte sur le trône serbe Pierre Karageorgevitch, partisan de l'expansionnisme serbe et d'une politique pro-russe. Les relations entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie ne vont dès lors pas cesser de se dégrader sur fond de faiblesse de plus en plus prononcée de l'Empire Ottoman.

En 1908, deux régions de Bosnie-Herzégovine sont annexées par l'Autriche-Hongrie, ce qui déclenche des protestations diplomatiques notamment de la part de la Russie et de la Serbie. L'Empire allemand soutient diplomatiquement l'Autriche-Hongrie.

Cette occupation est, de surcroît, mal vécue par une partie des populations slaves qui souhaitent la création d'une jugo slavija (littéralement en serbo-croate : « État slave du Sud »), aux dépens de l'Autriche-Hongrie.

Les guerres balkaniques dans les années 1912 et 1913 voient le démantèlement de l'Empire ottoman et la Serbie devenir la grande puissance des Balkans menaçant l'Autriche-Hongrie.

Le voyage d'inspection de François-Ferdinand à la suite de manœuvres organisées en Bosnie-Herzégovine se déroula le 28 juin 1914, jour de Vidovdan (une fête religieuse importante chez les Serbes orthodoxes), qui est aussi la date anniversaire de la bataille de Kosovo Polje qui, en 1389, vit la défaite des Serbes devant l'armée turque et l'annexion de leur royaume à l’Empire Ottoman pour plus de quatre cent cinquante ans !

La duchesse de Hohenberg, épouse morganatique de François-Ferdinand, ne pouvait recevoir les honneurs militaires. Aussi, les troupes militaires (40 000 hommes) furent retirées de Sarajevo; le couple ne bénéficiait donc plus de la protection de l'armée.

Deux sociétés secrètes « la main noire » et « jeune Bosnie » préparent l'attentat sous la direction du du directeur des services secrets serbes surnommé « Apis » .

Le président du Conseil Serbe apprend la préparation de l'attentat par son ministre de l'Intérieur. Il tente d'arrêter la mission du groupe de Princip. Mais il ne connaît absolument pas les réseaux de Jeune Bosnie. Il prend malgré tout contact avec les Serbes de Bosnie et demande à son ministre de la Guerre, de stopper les activités des services de renseignements serbes qui seraient selon lui une menace pour le gouvernement de Serbie. Il n'est pas clairement établi s'ils vont avertir le gouvernement austro-hongrois, mais c'est probablement par l'ambassadeur à Vienne que la message est envoyé.


L’enquête établira que sept conspirateurs sont postés le long du quai de la Bosna. (intersection des rues Zeleni Berethki et du quai Obala Kulina Bala). Tous, à l’exception de l’un d'eux, sont armés de revolvers et de petites bombes rectangulaires. Aucun plan précis n’a été défini. Chacun a la consigne de passer à l’acte dès qu’il en a l’occasion. (ci-contre, lieu de l'attentat)

A 10h15 une première bombe est lancée sur la voiture de l'empereur mais explose sous la seconde voiture ! L'archiduc-héritier et la duchesse de Hohenberg arrivent finalement à l’hôtel de ville où ils sont accueillis par le maire. L'archiduc émet ensuite inopinément le désir de visiter les victimes de la bombe (de Čabrinović) avant d'aller déjeuner. Le général Oskar Potiorek décide alors de changer l'itinéraire. Mais les ordres sont mal transmis aux chauffeurs qui reprennent le même itinéraire. 

A 10h45 la voiture où a pris place l'archiduc manœuvre pour s'engager dans le nouvel itinéraire. A proximité, Princip se dirige vers la voiture de l'archiduc son pistolet à la main. Un policier tente de l’intercepter mais trébuche après avoir reçu un coup de pied dans le genou . Arrivé à hauteur de la voiture, Princip tire deux fois : la première balle traverse le bord de la voiture et atteint la duchesse de Hohenberg à l’abdomen. La seconde balle atteint l'archiduc dans le cou. Tous deux sont conduits à la résidence du gouverneur, où ils meurent de leurs blessures quinze minutes plus tard. (ci-contre, stele marquant le lieu de l'attentat)

Princip est arrêté par la foule. Tous les membres du complot furent condamnés à l'emprisonnement, sauf Danilo Ilić, qui fut pendu, étant le seul majeur . Čabrinović mourut de la tuberculose en prison. Princip succomba également à une tuberculose contractée dans sa cellule le 28 avril 1918.

L'Autriche-Hongrie accusa la Serbie de l'assassinat. Le 28 juillet 1914, soutenue par l'Allemagne, elle déclare une guerre « préventive » à la Serbie, ce qui, par le jeu des alliances, mènera à la Première Guerre mondiale. L'Europe s'engage alors dans quatre années de guerre.

Le pont latin (ci-dessous) a été construit en 1798 et 1799. C'est juste au nord de ce pont qu'eut lieu l'attentat de Gavrilo Princip contre l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche le 28 juin 1914.Ce pont a été brièvement nommé Pont Gravrilo Princip entre 1918 et 1992. 


 

 

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